Expérimentations

L'Ecole d'architecture de Nancy soutient deux démarches expérimentales à l'initiative d'enseignants-chercheurs.

Le DomusLab expérimente une recherche action. Il constitue un démonstrateur in situ  et un catalyseur d'innovations pour l'habitat dans le Grand Est.

Le Laboratoire de la Ville Ignorée (LVI) s'intéresse aux potentiels de la ville ignorée. Il est dédié à l'étude et l'exploration dans totues ses dimensions des territoires de la ville contemporaine.

DomusLab

DomusLab



DOMUS LAB
Ces ateliers s'inscrivent dans les activités menées par DomusLab, un espace académique consacré aux enjeux contemporains du logement. Ce groupe a été créé en 2016 par un groupe d'enseignants-praticiens et de chercheurs des ENSA Nancy et Strasbourg. Il vise à faire dialoguer, autour d'une recherche par le projet architectural, trois acteurs stratégiques :   
- Les deux écoles nationales supérieures d'architecture du Grand-Est (Nancy et Strasbourg), assumant les missions de formation initiale et continue des architectes ;   
- Les laboratoires scientifiques, en particulier le LHAC  de l'école d'architecture de Nancy 
- Le milieu institutionnel, professionnel et opérationnel : collectivités, bailleurs, concepteurs et bureaux d'études... en prise directe avec les questions concrètes d'ordre politique, économique, juridique, technique.


Sobriété foncière, situations architecturales - 2023/...
Réduire le rythme de l'artificialisation et de la consommation du sol est un des grands objectifs fixés aux collectivités territoriales françaises par le Plan Biodiversité de 2018, puis par la Convention Citoyenne pour le Climat (2019-2020), et enfin par la loi Climat et Résilience (2021).
Amorcé d'abord par une période de réduction de l'artificialisation des sols (2022-2031), l'objectif du « zéro artificialisation nette » (ZAN) en 2050 pose les termes d'un nouvel équilibre à construire dans l'équation multifactorielle de la gestion territoriale.
Dans les petites et moyennes communes rurales ou périurbaines, le modèle de développement, depuis la loi Chalandon de 1971, est traditionnellement celui du modèle du pavillonnaire, système monofonctionnel, proliférant, promouvant la maison avec jardin comme l'horizon désirable d'une vie « à la campagne », « au village » voire « à la nature ». Dès lors, il est logique que toute l'énergie des élus de ces communes, souvent particulièrement et sincèrement engagés, soit tendue vers un horizon de croissance démographique. Pour ces petites communes, la question démographique est vitale et engage tous les pronostics à court terme : une classe qui ferme, un équipement qui n'est plus à niveau ou un médecin qui part sans successeur à la retraite, et c'est toute la fragile dynamique locale qui vacille.
Aujourd'hui, ces territoires qui ont connu un développement incontrôlé, ou connaissent une expansion assez libre, doivent faire le pari de nouvelles formes (urbaines, architecturales, juridiques, foncières) pour continuer à se développer sans s'étendre. Souvent confrontées au cercle vicieux dans lequel chaque
nouveau lotissement provoque l'augmentation de la vacance, ces communes sont abondamment fournies en diagnostics économiques et urbains, mais démunies en termes de plan d'action et de moyens financiers.
Elles sont face à un tournant majeur de leur aménagement : l'atout du terrain abondant et peu cher a été supprimé du jeu, il faut trouver une stratégie avec des cartes incertaines. L'objectif ne change pas. Les nouvelles règles se nomment « sobriété foncière ».
C'est en ce sens que la refonte des documents cadre (SRADDET, SCOT) et les zonages et prescriptions en découlant pour les documents d'urbanisme (PLUi) viennent d'être revus, ou sont sur le point de l'être. La difficile mise au point législative et juridique cadrant la mise en oeuvre de l'objectif ZAN a focalisé l'attention de tous les acteurs et décideurs sur la question du foncier, dans une logique de planification et de zonage. Maintenant que le foncier disponible (et indisponible) est défini, tout le monde se demande comment faire.
Partir d'une recherche située sur le logement permettrait-il d'alimenter l'émergence d'une nouvelle vision de l'habiter en milieu rural ? L'incarnation par le projet architectural d'un renouvellement typologique pourrait-il faire évoluer les montages opérationnels, le panel des acteurs et les règles du jeu ?
Comme pour les expériences passées des ateliers DOMUS LAB depuis 2016, ces questions seront explorées et testées par le projet architectural, ici utilisé comme moyen de recherche et de réflexion libre entre les étudiants, les chercheurs et les acteurs de terrain.








Domus Lab
habiter & Vieillir
entre permanence et adaptations
2018/2023

parution janvier 2024
Télécharger la publication






Les ateliers de projet « Habiter et vieillir », - 2018/2023
Issus du partenariat entre l'école d'architecture de Nancy et le conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, les ateliers de projet DomusLab " Habiter et vieillir "ont donné lieu à cinq éditions en immersion dans des contextes réels, en lien étroit avec les communes d'accueil : Piennes, Neuves-Maisons, Essey-Lès-Nancy, Colombey-les-Belles et Joeuf. A partir d'un travail de terrain et des apports de la recherche, les travaux des étudiants architectes ont répondu aux problématiques urbaines et architecturales du vieillissement de la population par la diversité des modes d'habiter. Par une approche documentée et propice à l'expérimentation, l'architecture offre un espace de réflexion fécond entre les étudiants, les acteurs de terrain et les habitants, pour ouvrir le champ des possibles et dire : « et si... ? »
A la ville et à la campagne, dans des édifices neufs ou restructurés, en logement individuel ou collectif, la question posée au logement par le vieillissement ne peut se comprendre qu'en relation avec les autres grands enjeux de l'époque contemporaine, notamment la crise climatique, la raréfaction des ressources, une répartition de la richesse toujours plus inégale et un service public en crise.  Au terme de ce cycle thématique, 65 projets démontrent pourtant que tous les contextes bâtis sont porteurs de pistes pour soutenir une autonomie prolongée et la possibilité de vieillir chez soi. Puissent-ils donner la conviction aux décideurs, acteurs de terrain et citoyens que l'architecture est bien un des outils pour répondre à ce défi.
Au cours de ces 5 éditions, 65 étudiants ont été mis en situation de projet sur les questions de l'habitat et du vieillissement dans leur deuxième année de cycle Master, c'est à dire dans l'année concluant leur formation en architecture, au moment où elles et ils sont en maîtrise avancée des savoirs théoriques et pratiques de leur discipline. Ce sont donc 65 diplômés en architecture qui sauront porter dans leurs métiers (au pluriel) les problématiques urbaines et architecturales dans le contexte du vieillissement de la population, dans toutes ses diversités.
Habiter et Vieillir, c'est aussi un colloque d'ouverture, ayant réuni une centaine de personnes d'horizons variés, au Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle en octobre 2018.  
C'est un voyage d'études à Zurich en 2019, à la découverte des opérations coopératives et des modes d'habiter alternatifs, qui confirment leur faisabilité et leur pertinence dans le monde « post covid ».  
C'est enfin un événement et une publication de clôture, qui tirent le bilan de ce qui représente plus qu'un enseignement : un espace-temps ouvert et libre pour les étudiants, les acteurs de terrain, les habitants, pour dire « et si ? », et contribuer, par le pouvoir qu'a l'architecture de rendre tangible de nouveaux scenarios, au renouvellement de la pensée sur l'habiter.


 

Metalab

Metalab