Une salle de classe dans une école primaire à Malzéville. Photo : B. Comtesse.
Le projet «Architecture et enseignements alternatifs : comment définir de nouveaux espaces d'apprentissage dans un contexte de crise épidémique ?» présenté par le LHAC est lauréat de l'appel à projets Résilience organisé par la Région Grand Est et l'Agence Nationale de la Recherche en juillet 2020.
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[Temps forts]
> 8 mars 2022 / conférence de matali crasset intitulée Transmission organique
> 8 mars 2022 / Jury du concours d'idées «Ecosystèmes d'enseignement extérieurs » présidé par matali crasset
> 19 octobre 2021 / Lancement du concours d'idées « Ecosystèmes d'enseignement extérieurs »
La crise sanitaire actuellement en cours, découlant de la diffusion à l'échelle mondiale de la maladie à coronavirus Covid-19, engendre de profondes évolutions dans les rapports que chacun entretient avec l'autre et avec l'espace. Comment, dans ce contexte, continuer à développer des liens de confiance et de sociabilité ? Comment repenser les espaces de l'enseignement, primaire, secondaire et supérieur ? Quelles évolutions des dispositifs spatiaux seraient susceptibles d'assurer tout à la fois la sécurité sanitaire et les besoins en matière de liens sociaux des élèves, des enseignants et des différents personnels engagés dans le domaine de l'enseignement ?
Ce projet propose ainsi dans un premier temps, de porter un regard rétrospectif sur l'histoire du mouvement hygiéniste qui, au cours des XIXe et XXe siècles, a eu une influence considérable sur l'urbanisme et l'architecture modernes ; il a également généré de nouveaux dispositifs spatiaux adaptés à l'enseignement et imaginés pour être optimaux en matière d'hygiène comme « les écoles de plein air ». L'analyse de tels dispositifs expérimentaux parfois sous-exploités ou oubliés nourrira les deux autres phases de la recherche.
Le second axe étudie les impacts socio-spatiaux contemporains de l'épidémie dans les milieux scolaires et les mécanismes d'adaptation mis en oeuvre par l'ensemble des acteurs de l'éducation : il s'agit d'observer et d'analyser les changements représentationnels et pratiques, à la fois sur le versant pédagogique et sur celui des sociabilités, dans le champ de l'éducation en contexte sanitaire épidémique. Il consiste ainsi en une vaste étude de terrain, permettant la collecte de données spatiales de type relevés architecturaux mais aussi sociales, grâce à l'observation in situ, à l'analyse des contextes et à la collecte des témoignages des acteurs. Une place importante est accordée au recueil de la parole des différentes catégories d'usagers.
Enfin, le troisième axe propose d'expérimenter des dispositifs spatiaux imaginés grâce aux observations issues des deux premières phases de recherche, grâce à une collaboration interdisciplinaire. Il s'agit donc de croiser les résultats des axes précédents pour identifier des situations sociales, spatiales et territoriales plus favorables que d'autres à la résilience, au développement de sociabilités (y compris en situation de crise), aux appropriations pédagogiques, ou encore qui tentent de proposer un rapport spécifique à la nature. Des configurations spatiales spécifiques sont alors proposées à l'expérimentation et mises en situation de test. La question principale qui sous-tend cette démarche est donc la suivante: comment concevoir des espaces de l'enseignement permettant de répondre aux enjeux sanitaires, sans renoncer aux enjeux de développement de la sociabilité et de soutenabilité des rapports à la nature?
Responsables du projet au LHAC :
Equipe de recherche :
« Ecosystèmes d’enseignement extérieurs »
Actualité Recherche
Prix du concours « Ecosystèmes d'enseignement extérieurs »
Le 8 mars 2022, l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Nancy a accueilli le jury du concours « Écosystèmes d'enseignement extérieurs » auquel ont participé des étudiants et jeunes diplômés des écoles d'architecture de la Région Grand-Est et du Luxembourg.
Le jury, présidé par la designer de renommée internationale matali crasset, était composé de
Gauthier Bolle (architecte DPLG, maître de conférences en histoire et culture architecturales à l'ENSA-Strasbourg, chercheur à l'ARCHE),
Virginie Derveaux (architecte DPLG, enseignante à l'ENSA-Nancy, chercheure associée au LHAC),
Sylvie Dousset (Professeure en sciences des sols, Université de Lorraine, chercheure au LIEC),
Charles Max (Professeur en sciences de l'éducation, Université de Luxembourg, chercheur au SnT),
Maurice Mazalto (expert et consultant en architecture scolaire auprès des collectivités)
et Benoît Sindt (architecte DPLG, enseignant à l'ENSA-Nancy).
Le premier prix a été attribué à l'unanimité du jury à un projet qui propose un dispositif adaptable largement ouvert sur son environnement sur la base d'un système de panneaux pivotants permettant plusieurs configurations spatiales.
À l'issue des délibérations :
• le 1er prix a été attribué au projet Vice versa, soumis par Simon OBRIOT, étudiant de master 2 à l'ENSA-Strasbourg et Amélie RABAÇA, diplômée de l'ENSA-Strasbourg ;
Le jury a apprécié le parti pris fort du projet qui propose un dispositif original sans couverture ni auvent, modulable et en prise directe avec l'environnement et la nature au gré des saisons. Il a souligné la qualité plastique et architecturale du dispositif mis en scène. La possibilité de réunir des élèves, seuls ou par petits groupes participe de la qualité de ce dispositif, directement au contact du sol. La relation avec le terrain de sport et le végétal de l'autre côté est un atout qui a su convaincre le jury.
• le 2ème prix Prix a été attribué au projet Pergol'air, soumis par Élie CROIZIÉ HOCQUET et Zineb TOUNESI, étudiants de master 2 à l'ENSA-Nancy ;
Le jury a été séduit par la structure très légère, en prise directe avec le sol végétal, favorisant l'utilisation de pédagogies différenciées. Le projet tire sa force de son système constructif quasi rudimentaire, ayant la modeste ambition de protéger ses utilisateurs des intempéries et permettant un contact fort avec le sol.
• le 3ème prix a été attribué au projet Walden, la scène des sens, soumis par Richard PISTER, Louis SUTTER et Anatole GORIN / ENSA-Strasbourg, diplômés de l'ENSA-Strasbourg ;
Le projet a répondu aux objectifs avec une certaine crédibilité technique, tout en proposant l'utilisation de montants de réemploi. Le jury a souligné que le projet
permettait une belle relation à l'extérieur s'inscrivant dans la lignée des écoles de plein air.
• Les 2 mentions spéciales ont été décernées au projet Plateforme soumis par Merwann KRATI et Enzo NICOLLE, diplômés de l'ENSA-Nancy, et Camille LAFROGNE, diplômée de l'Université de Lorraine ;
Le jury a apprécié l'aspect réaliste et opérationnel de la proposition et son approche "climatique" élaborée. Le projet paraît crédible dans une utilisation tout au long de l'année. Il gagnerait toutefois à s'ouvrir plus largement sur le paysage alentour.
et au projet Inside out, soumis par Desmond BAST, diplômé de l'UniLu, Alborz TEYMOORZADEH et Mattea WEHAGE, étudiants de master 2 à l'UniLu.
Le jury a apprécié l'inscription du projet dans le sol, aménagé selon deux niveaux qui présentent une potentialité d'usages intéressante ainsi que le traitement de la façade semi-végétalisée, offrant une option intermédiaire à l'ouverture ou la fermeture totale. Nous encourageons les membres de cette équipe à poursuivre leur réflexion en introduisant une plus grande flexibilité des dispositifs pédagogiques et architecturaux, et en interrogeant de manière plus critique la place des dispositifs numériques dans la pédagogie.
Les 5 projets lauréats seront réalisés en maquette au sein de l'atelier SMLXL par leurs auteurs, la fourniture des matériaux des maquettes étant prise en charge par l'ENSA NANCY. Elles seront présentées lors d'une exposition qui rassemblera les planches de rendu du concours dont la programmation est en cours.
Virginie Derveaux
Pour l'équipe du projet
Master 2.1 / Séminaire ATC