La réforme des études d'architecture de juillet 2005 a conduit au remplacement des diplômes existants par un diplôme d'études en architecture (licence), un diplôme d'Etat d'architecte (master) et un doctorat en architecture. Elle a aussi pris acte de la diversification du métier en dissociant la formation d'architecte (Diplôme d'Etat d'Architecte) de la qualification permettant d'endosser les responsabilités personnelles prévues par la loi de 77 sur l'architecture (HMO-NP).
Cette nouvelle formation est ouverte de plein droit à tous les titulaires d'un diplôme d'Etat d'architecte. Pour autant, elle ne peut être considérée comme une 6ème année. Elle se rapproche davantage de la formation continue par sa forme et par ses objectifs.
En architecture, comme dans toutes les autres professions, la formation est nécessaire tout au long de la vie. Elle permet d'actualiser ses connaissances réglementaires, de découvrir de nouvelles techniques ou de nouveaux matériaux, ou bien d'acquérir de nouvelles compétences. C'est sur ce principe que s'organise la formation à l'exercice de maîtrise d'oeuvre en nom propre. Elle a pour ambition de s'appuyer sur les formations antérieures de l'architecte diplômé d'Etat et de ses acquis personnels et professionnels pour définir un parcours correspondant à ses aspirations à court ou moyen terme. Pour cela un protocole propre à chaque candidat est établi en début de formation. Il présente les objectifs qu'il assigne notamment à sa période de mise en situation professionnelle (MSP).
La MSP n'est pas un stage supplémentaire, après les 4 mois de stage obligatoire de la formation initiale. Elle doit être perçue comme un échange entre deux acteurs ; l'architecte diplômé d'Etat et son tuteur dans la structure d'accueil, laissant de larges places à la prise de responsabilités et à la confrontation avec les contraintes administratives, financières et règlementaires qui sont le quotidien de l'architecte exerçant la maîtrise d'oeuvre en nom propre.
La place prépondérante de la MSP dans cette formation et la mobilisation du tuteur qu'elle induit, en réponse aux attentes du candidat, imposent un engagement fort de ce dernier. La MSP se doit d'être en cohérence avec les objectifs personnels de l'architecte souhaitant la suivre.
A défaut, on ne peut que conseiller d'attendre que le projet soit mûr, pour l'entreprendre. Quelques années passées dans les entreprises d'architecture, en France ou à l'étranger, y contribueront pleinement. Cette solution est d'autant plus intéressante, que le moment venu, la prise en compte de cette expérience professionnelle réduira considérablement la durée de la formation. Celle-ci viendra confirmer et compléter les savoirs faire acquis par l'architecte diplômé d'Etat qui souhaite ouvrir sa propre agence ou s'associer. Elle ne sera pas vécue comme un retour à l'école, mais comme un moment important de sa formation tout au long de la vie, au service de son projet personnel et pour en faciliter l'accomplissement.
D'un point de vue pratique, la commission qui examinera les propositions des candidats à l'habilitation veillera à ce que le projet de parcours du candidat soit en cohérence avec les objectifs de la formation.
Eric Vion
Directeur de la rechercher et des formations