« Humains, non-humains et crise
environnementale : pour des architectures
et des territoires du vivant »
Deuxième édition18 et 19 Novembre 2019Télécharger le programme
Présentation des rencontres
Les prochaines Rencontres Interdisciplinaires Mutations « Humains, non-humains et crise environnementale : pour des architectures et des territoires du vivant » auront lieu à l'ENSArchitecture Nancy les 18 et 19 novembre 2019 en présence de :
- Pierre Janin (architecte, Agence Fabriques, Architectures Paysages, Lyon);
- Thomas Le Roux (historien, chargé de recherche au CNRS, GRHEN, EHESS);
- Philippe Grandcolas (Directeur, Institut de Systématique, Evolution, Biodiversité, Muséum national d'Histoire naturelle , CNRS, Sorbonne Université, EPHE, UA);
- Catherine Deschamps (socio-anthropologue, enseignante ENSarchitecture Nancy, EVCAU / LHAC);
- Mathias Rollot (architecte, enseignant ENSArchitecture Nancy, LHAC).
Pour leur deuxième édition, les RIM proposent de s'interroger plus spécifiquement sur les enjeux de la prise en compte des non-humains dans nos sociétés et dans la pensée et la fabrication de l'architecture et des territoires, en faisant travailler ensemble étudiants et chercheurs en architecture, architectes, historiens, anthropologues, sociologues et écologues. Elles invitent à réfléchir aux évolutions possibles des pratiques de l'architecture au coeur de la crise environnementale que nous vivons, en questionnant la nature et les formes des relations - politiques, scientifiques, économiques, techniques, sociales, psychologiques… - que nous construisons avec la faune, la flore, mais aussi les artefacts, les objets techniques... Tout ce qui constitue, en somme, les écosystèmes auxquels nous appartenons, écosystèmes que nous avons participé à construire et dont nous avons désormais la responsabilité.
Programme des rencontres
Lundi 18 novembre /
Pédagogie et pratique13h30 – 17h30 // Atelier Mutations : échanges avec les étudiants de M2.1 en atelier de projet
18h30 – 20h00 // Conférence open class de l'architecte Pierre Janin « Homme-animal » (amphithéâtre, ouvert à tous)
Mardi 19 novembre /
Recherche et médiation09h00 – 10h30 // « Pourquoi encore une recherche architecturale ? », Séminaire de Mathias Rollot, (salle 0.03, ouvert à tous)
11h00 – 12h30 // « La Biodiversité, entre notre perception et la réalité », Séminaire de Philippe Grandcolas, (salle 0.03, ouvert à tous)
14h00 – 15h30 // « Industrialisation, histoire environnementale et matérialité », Séminaire de Thomas Le Roux, (salle 0.03, ouvert à tous)
16h00 – 17h30 // « Humains, non-humains et crise environnementale : pour des architectures et des territoires du vivant », Table ronde avec l'ensemble des invités, animée par Emeline Curien et Cécile Fries-Paiola (amphithéâtre, ouvert à tous)
Les interventions ont lieu à l'ENSArchitecture Nancy, site Boffrand (1 avenue Boffrand).
Les organisateurs
Les chercheurs/enseignants/praticiens composant l'équipe pédagogique Mutations, rattachés à l'axe 3 du LHAC de l'ENSAN – Christelle Chalumeaux, Émeline Curien, Cécile Fries-Paiola, Hervé Gaff, Serge M'Boukou, Claude Valentin et Christian Vincent –, sont les organisateurs de ces deuxièmes rencontres interdisciplinaires. Menées dans les champs de la pratique architecturale, de la philosophie, de l'anthropologie et de la sociologie, les recherches de l'équipe Mutations partagent le constat sans appel des profondes mutations de l'espace socio-économique, culturel et environnemental en cours. Ces transformations ont un impact sur l'habiter dans toutes ses dimensions. Elles nécessitent d'interroger les fondements des métiers et des pratiques liées à l'architecture, et de penser leurs effets dans les champs de l'enseignement et de la recherche.
Affronter la diversité des pratiques de l'architecture, ainsi que la complexité de leurs effets sur l'homme et les sociétés, implique le recours à la pluralité des approches et des ressources mobilisées par les sciences humaines. C'est la raison pour laquelle l'équipe Mutations est constituée d'architectes engagés dans une réflexion sur la pratique, et de chercheurs en anthropologie, architecture, histoire, philosophie et sociologie. Elle se propose de contribuer aux recherches de l'axe 3 du LHAC « Production et réception de l'architecture, Cultures de l'habiter, pratiques professionnelles : approches théoriques et critiques dans des mondes en mutations » et ainsi de repérer et d'anticiper les grandes transformations et les « signaux faibles » qui traversent les sociétés, et de penser leurs effets pour la pratique et la pensée sur l'architecture. Pour les aborder dans une visée critique et prospective, elle les envisage en articulant deux orientations de recherche étroitement connectées, l'une orientée vers la « production » de l'architecture, l'autre vers sa « réception ».
La première concerne la production de l'architecture et de l'urbanisme dans un contexte socio-économique, culturel et environnemental inédit, et ses implications anthropologiques et théoriques. Elle se construit à travers l'étude de l'organisation des intervenants, des modes de représentation et des processus de conception, ainsi que de l'élaboration des structures et de l'emploi des matériaux. Elle s'intéresse à ces questionnements dans le champ des métiers de l'architecture, et analyse leurs impacts en termes d'habitabilités alternatives. Elle explore non seulement les processus à l'oeuvre chez les professionnels, mais aussi les transformations de l'espace opérées par les populations et leurs constructions politiques.
La seconde orientation de recherche consiste à interroger la réception de l'architecture et de l'urbanisme contemporains, de leurs objets et espaces, en termes d'expérience, de représentations, de significations, d'usages, ainsi que du point de leurs effets sociaux, politiques et environnementaux. Elle s'intéresse autant à la réception par les habitants que par la critique. Elle interroge nos manières d'appréhender les objets architecturaux et leurs effets sur leurs usagers, par un questionnement sur les notions d'expérience, de perception, de signification, en convoquant notamment les ressources de la sémiotique, de la systémique, et celles des enquêtes de terrain. Elle regarde comment et en quoi les spatialités et les spatialisations liées aux mondes contemporains contribuent à modifier nos mythes, nos rites, nos rythmes, nos cultes, nos légendes, nos idoles et nos façons de composer nos fictions et récits. Il s'agit également de se nourrir de la rencontre d'autres mondes (situés dans d'autres situations géographiques et historiques) afin de nourrir notre compréhension de l'ici.
Les orientations proposées recouvrent le réseau de questionnements traditionnellement portés par la théorie et la critique architecturales, et visent à leur enrichissement par la rencontre avec les sciences sociales. L'équipe fait l'hypothèse que la confrontation entre pratiques professionnelles et spontanées, théories architecturales et approches anthropologiques, entre questionnements philosophiques et enquêtes sociologiques, est désormais nécessaire pour penser la production et l'occupation de l'espace au XXIe s., et leurs implications sur les pratiques habitantes, les identités, les enjeux politiques, symboliques, techniques, poétiques et éthiques.
Les objectifs de ces deuxièmes RIM s'inscrivent dans la continuité de ceux de la précédente édition. Le premier objectif est scientifique. Il s'agit pour les membres de l'équipe Mutations de renforcer leurs bases communes de travail, à propos des mutations sociales, économiques, politiques et écologiques contemporaines. L'équipe souhaite également que ces rencontres soient un véritable moment d'échange, dont les invités issus de différents horizons scientifiques pourraient tirer parti, en prenant connaissance des recherches et réflexions menées dans le champ de l'architecture et de la ville. En bref, il s'agit, d'une part, de penser le lien entre interdisciplinarité et appréhension des grandes mutations, et d'autre part, d'envisager des pistes possibles de collaboration scientifique interdisciplinaire pour accompagner les recherches contemporaines dans les champs de l'architecture et de la ville.
Le deuxième objectif est pédagogique. En effet, l'organisation de cette rencontre permet de travailler autrement lors de l'enseignement de projet sur un quartier de Nancy, atelier animé par les enseignants de l'équipe Mutations au premier semestre de Master 2, ainsi que dans les différents cours de Master. Les étudiants sont chargés de préparer la venue des invités, en effectuant un travail de lectures théoriques pour connaître leurs objets de recherche et pensées : la problématique des RIM 2 fera ainsi partie intégrante des objectifs de l'atelier de projet Mutations du premier semestre 2019-2020. Dans un second temps, les étudiants bénéficieront d'un échange avec les invités sur leur projet, lors des RIM.
Le troisième objectif est un objectif d'ouverture et de médiation à destination des praticiens en architecture et du grand public. Ces rencontres sont aussi l'occasion de proposer aux praticiens en architecture comme un plus large public des temps de réflexion sur les enjeux contemporains auxquels se doivent de faire face l'architecture et les territoires.
Direction scientifique :
Emeline Curien :
emeline.curien@nancy.archi.fr
Cécile Fries-Paiola :
cecile.fries@nancy.archi.fr
Partenaires : École d'architecture Nancy / Laboratoire d'histoire de l'architecture contemporaine / Métropole du Grand Nancy