Actualité école
Christian Devillers : le projet urbain en héritage
MAR. 14 OCT. / 18H
Architecte-urbaniste
Directeur général de l'agence D&A (Paris)
Aux origines de l'agence D&A, l'Atelier d'Urbanisme et d'Architecture fondé dans les années 60 a été un laboratoire sans équivalent : première grande agence pluridisciplinaire française, il rassemblait architectes, urbanistes, historien, paysagistes, ingénieurs, sociologues et économistes. Parmi eux, des figures comme Paul Chemetov, Bernard Huet, Michel Corajoud, Alexandre Chemetoff ou encore Henri Raymond, tous réunis dans une approche collective du projet. L'atelier incarnait un manifeste : croiser les savoirs, ouvrir l'atelier, fabriquer du commun.
Christian Devillers y est entré en 1974. Nourri d'histoire, de géographie, de sociologie et de sciences techniques, il a développé rapidement une pensée critique du projet. Contre « la posture d'architecte-artiste héritée des Beaux-Arts », il revendique celle d'un artisan de la transformation urbaine et, contre le geste isolé, il promeut la transversalité.
Élaborée par Devillers dans les années 1970 comme alternative critique à l'urbanisme réglementaire, la notion de projet urbain prend racine dans un article fondateur publié en 1976 dans L'Architecture d'Aujourd'hui (n°187) sous le pseudonyme Alfred Max. Intitulé Pour un projet de forme urbaine, ce texte ne se contente pas d'introduire un vocabulaire inédit : il inaugure une nouvelle manière de penser et de conduire la transformation des villes.
La pensée de Christian Devillers s'est construite dans une dialectique constante entre théorie et pratique. Dès les années 1970, il affirme une posture d'architecte-chercheur : ni maître d'oeuvre isolé, ni théoricien détaché du terrain, mais praticien critique, engagé dans la transformation des territoires à partir de l'observation du réel.
Le projet urbain n'est ni un dispositif figé ni une recette technique, mais une pensée vivante de la transformation des territoires, capable de composer avec les contraintes pour mieux les détourner. Réinventer le projet urbain suppose de rompre avec l'homogénéisation, tout en intégrant les logiques économiques et techniques pour mieux les infléchir. Il s'agit de passer d'une ville de modèles reproductibles à une ville habitée, conçue sur-mesure à partir de ses habitants, de ses milieux, de ses ressources et de ses savoir-faire.
La crise climatique ne fait que renforcer cette remise en question. La ville est aujourd'hui à la fois responsable de déséquilibres environnementaux majeurs et particulièrement vulnérable à leurs effets. Si le projet urbain se résume à l'artificialisation de sols vierges ou à la consommation d'espaces naturels, il ne peut qu'être décrié à juste titre. Le temps est venu de réinterroger ses finalités et ses méthodes, à l'aune des limites planétaires et de la nécessité de préserver les ressources.
Le projet urbain accompagne ces mutations : il peut être autant un outil de croissance, qu'un outil d'accompagnement de la décroissance, de régénération, d'adaptation. Il n'oppose pas l'urbain et le rural : il lie les espaces productifs, agricoles, artisanaux, logistiques, aux espaces résidentiels, de travail, de soin ou de sociabilité. Pluridisciplinaire par nature, il se nourrit de l'urbanisme, du paysage, de l'architecture, mais aussi de la sociologie, de l'économie et de la recherche.
Projet ZAC Nice Méridia - Photo : Antoine Duhamel
Sébastien Ludwig est architecte-urbaniste et Directeur Général de l'agence D&A (Devillers & Associés). Ancien élève de l'école nationale supérieure d'architecture de Nancy, il y a été formé au début des années 2000 au projet urbain par André Vaxelaire et Marc Verdier, dans une école où enseignait également Christian Devillers, fondateur de l'agence et théoricien de ce concept.
Architecte diplômé d'état en 2008 puis HMONP en 2012, il a débuté sa carrière à Amsterdam, avant de rejoindre Paris et l'agence Philipon-Kalt, où il a travaillé sur l'écoquartier fluvial de l'Île Saint-Denis, devenu en 2024 le Village des athlètes des Jeux de Paris 2024.
Directeur du pôle Ville et Territoire de 2020 à 2025, il a développé une approche exigeante où urbanisme, architecture et paysage s'articulent étroitement, avec une attention particulière portée à la qualité des usages, des ambiances et de la vie quotidienne. Associé depuis 2019, il est aujourd'hui directeur général de l'agence, assurant la continuité de l'héritage intellectuel et méthodologique de Christian Devillers tout en accompagnant les mutations contemporaines de la fabrique urbaine.
Actualité école
L’architecture ou l’art de transformer le réel
MAR. 7 OCT. / 18H
Architecte
Grand Prix National de l'Architecture 2022
Actualité école
Architecture contemporaine, critique et expérimentation
Du 15 SEPT. au 10 OCT.
Enseignement encadré par Vianney Leheup, Pierre Maurer et Anne Scheou
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Le dessin comme pensée dépliée
JEU. 18 SEPT. / 17H
Peintre, graveur et dessinateur
Enseignant à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris
Maitre de conférences ATR à l'Ecole d'Architecture de Paris-Belleville
Membre du collectif La main de L'Architecte.
Ouvrir ces carnets, où s'agencent les préambules et les alternatives de mes peintures, c'est redécouvrir leurs matrices et leurs espoirs.
Parfois la page s'émancipe, elle se détache de son intention (de son dessein) et le dessin de son motif, ouvrant d'autres perspectives. Parfois l'accident, heureux ou malheureux, la dévie de sa trajectoire, parfois elle échoue. Les carnets sont aussi des ressources pédagogiques, des terrains d'essais, des mises au clair de problèmes de représentation, de cadrages, devenus trop épineux. Ce sont aussi des refuges où la réflexion s'élabore, où la décision se mûrit, où le réel devient intelligible."
Diplomé de l'école des Beaux-Arts de Rouen, Prix de la Villa Médicis Hors les Murs, Gilles Marrey expose régulièrement en France et aux États Unis depuis une trentaine d'années en galeries et en institutions. Dernière exposition « Constellation » à Paris en Avril 2025 à l'espace Commines et la prochaine au Fall Show de San Francisco en octobre 2025.
Après un rapide survol de son parcours et de son travail, Gilles Marrey présentera quelques uns de ses carnets, les corrélera avec leurs contextes et leurs sources et tissera des liens entre sa pratique et son expérience de la transmission du dessin. La conférence se terminera par une démonstration participative : apportez vos carnets !
Dessin de Jacques Bernard - artiste peintre
Conférence 2025-2026
Édifier une architecture terrestre. De la main à la matérialité
JEU. 2 OCT. / 18h30
Chevalier des Arts et des Lettres 2017
Global Award for sustainable achitecture 2025
Grande médaille d'or de l'Académie d'Architecture 2024
Aujourd'hui, l'effritement des pratiques constructives est bien là.
L'anonymisation de la fabrique de la quotidienneté dans les sociétés industrialisées est à l'oeuvre, dans les usages et procédés constructifs, même «durables» ou issus de la «nature». Et pourtant, des gestes édificateurs persistent et peuvent se maintenir parfois au profit d'une juste mesure qui n'oublie pas de veiller sur les vivants, nos alliés.
Dans son ouvrage manifeste, Architectures du bien commun, éthique pour une préservation, (Genève : Métis presses, 2025 seconde édition), Salima Naji défend une architecture à dimension humaine, innovante et respectueuse des écosystèmes. Architecte DPLG (École nationale supérieure d'architecture de Paris-La-Villette), Salima Naji ancre l'architecture dans la matérialité des territoires, pour de grands projets portés par le gouvernement marocain, la revitalisation du Ksar d'Assa (2005-2011) ou encore la régénération de la forteresse d'Agadir (2017-2022), comme pour des projets plus modestes conçus souvent avec les communautés dans l'arrière-pays.
Sa pratique est doublée d'une activité scientifique dans de nombreux programmes de recherche-action internationaux qui interrogent la durabilité et la relation profonde entre les sociétés et leur environnement. Sa thèse de doctorat en anthropologie sociale (École des hautes études en sciences sociales à Paris) a pour objet une réflexion sur l'héritage de l'institution des greniers collectifs et vient compléter une formation Beaux-Arts et un troisième cycle en Arts, Esthétique et technologies de l'image à Paris 8. Salima Naji est membre du comité scientifique du Musée berbère du Jardin Majorelle depuis sa création en 2011 dont elle a notamment conduit la section d'architecture mais également plus récemment, le commissariat d'une exposition de synthèse au Mucem de Marseille.
Salima Naji compte parmi les 100 women architects in practice repérées par le RIBA (Royal Institute of British Architects) en 2023 ainsi que tout dernièrement avec The Bloomsbury Global Encyclopedia of Women in Architecture (1960–2020) paru en 2025.
Présentation du projet lauréat de Salima Naji : Centre d'Interprétation du Patrimoine de Tiznit, rénovée contient un théâtre en plein air, achevé en 2008, ainsi que le Centre d'Interprétation du Patrimoine, constitué d'une structure en béton et de murs en terre.
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PUBLICATION
Projet de recherche LHAC
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Hommage
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Du 1er au 3 juillet 2025
ENSA Paris-Belleville
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Comment passer de l’analyse à la conception
05-07 juin 2025 / ENSA Marseille
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Ventilation naturelle double flux avec récupération de chaleur : Santé & énergie au cœur de la conception architecturale
Projet INTERREG
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parc urbain pour le Campus de l’UNLAM INNOVART 2023-2026
Exposition CETC (Centro de Experimentación del Teatro Colón) Argentine 14/15/16/17 mai 2025
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Essai sur les formes en architecture
Pause lecture à la médiathèque MER. 21 MAI /12H30
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Retour sur l'événement
En partenariat avec le CFA métiers des arts de la scène de l'Opéra national de Lorraine
Actualité école
L'écoulement du paysage
VEN. 25 AVR. / 12h
Si le paysage appartient à une longue tradition picturale et photographique, l'acte de faire paysage est profondément singulier et détermine autant un champs de vision qu'un champ de conscience et de connaissance.
Les prémisses de l'intention de paysage de Carol Müller se sont actualisées en mer teintant ce concept d'une instabilité, d'un flottement, qui le préparait à accueillir aussi l'instabilité dans laquelle nous plonge la réalité bien quantifiée, à présent, du réchauffement climatique.
La conférence de Carol Müller voyage ainsi dans l'espace nordique au fil de l'eau, tour à tour mer, glace et neige, dans une relation étroite entre poétique et science.
Après des études d'art et de philosophie, Carol Müller s'est formée à la photographie à l'école des Gobelins. De nombreuses résidences d'artiste dans le Nord de l'Europe et en Russie lui ont permis de développer un travail photographique consacré au paysage, (le paysage en tant qu'empreinte de l'anthropocène, le paysage en tant que donnée d'expérience, le paysage en tant que cicatrice de l'Histoire).
La photographie de Carol Müller est inspirée par l'art minimaliste, le silence et le temps. Les relations Art/Littérature, Art/Science irriguent sa pratique qui s'étend aussi au cinéma expérimental et au dessin.
Carol Müller a été nominée deux fois pour le prix freelens/Mentor. En 2018, elle reçoit le deuxième prix du Special Award «Julia Margareth Cameron». Elle a également participé à la biennale de Barcelone et au mois de la photographie de Riga.
Carol Müller présente sa première exposition personnelle en collaboration avec le physicien Jacques Marteau, en 2023, au Musée Jules Verne à Nantes sous le titre : «Retour au Snaefells : de l'imaginaire à la science».
Conférence proposée par Ethel Buisson maîtresse de conférence à l'école d'architecture de Nancy en lien avec son enseignement "photographie d'architecture", ouverte à tous les étudiants et étudiantes.
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Prendre soin
MAR. 20 MAI - 18h
Gaston Tolila et Nicholas Gilliland se sont rencontrés en 2003 autour d'un concours d'architecture humanitaire dont ils furent lauréats. Ce projet de dispensaire nomade fut exposé au Centre Pompidou en 2005.
En 2011, ils créent l'atelier d'architecture Tolila+Gilliland autour de la volonté commune de concevoir des projets, de les accompagner au bout de leur réalisation en explorant les relations entre usages et matériaux.
La pratique architecturale de l'atelier se caractérise par une grande polyvalence de programmes : urbanisme, logements, équipements, bureaux, santé, et commerces. Conscients du contexte culturel, social et urbain de chaque site, les projets de l'atelier s'appuient sur une analyse sensible du déjà-là. L'atelier interroge les méthodes constructives comme premier levier dans la réduction de l'impact environnemental des constructions, en privilégiant les matériaux naturels, bio et géosourcés.